L'organisation rationnelle et systématique des Archives centrales de l'Algérie ne date que de 1908, ce qui explique bien des lacunes.
A vrai dire de 1830 à cette date, l'on s'était par à-coups préoccupé des documents historiques et administratifs à conserver ou à utiliser. Un interprète de l'expédition Bourmont. Prosper Gérardin, avait été nommé archiviste. Il devint, six mois après, directeur des Douanes et ne fut remplacé que...
trente ans plus tard. Il s'agissait alors de trouver un poste à Alphonse Lemoce de Vaudouard, archiviste du Ministère de l'Algérie, qui venait d'être supprimé. L'histoire de ce personnage, qui semble "
échappé des romans de Dickens ou de Daudet ", et celle de son "
Encyclopédie algérienne " ont été contées avec verve par M. Raoul Busquet et M. Gabriel Esquer. Vaudouard, qui, depuis des années, ne vivait qu'en pensant à l'Algérie, n'eut de cessé, en Afrique, qu'il ne regagnât l'Europe. Il revint à Paris en 1863 pour essayer de classer ce qui restait des
archives du ministère défunt qui. déjà, pendant sa brève existence, n'avaient pas occupé moins de-dix-huit locaux différents. Il dut retourner, sans enthousiasme, à Alger, en 1865, tomba en plein choléra et se fit mettre à la retraite en 1866. La mort de son successeur, Elie de la Primaudaie,
entraîna, en 1876, la suppression de l'emploi. Celui -ci fut rétabli en 1906 en faveur de M. Raoul Busquet, archiviste paléographe, auquel succédèrent en 1908, M. Gabriel Esquer, et en 1942, M. Emile Dermenghem. archivistes paléographes.C'est au Gouverneur général Jonnart que revient le mérite d'avoir compris la nécessité d'un service d'archives régulièrement constitué, confié à un spécialiste et doté d'un programme. Son arrêté du 6 avril 1908 pose les principes qui assurent la conservation, le classement et l'inventaire des fonds, les versements périodiques des services, le triage et la suppression réglementaire des papiers inutiles, la communication des documents spécifie, en outre, que "
les documents algériens ou concernant l'Algérie et présentant un intérêt historique pourront être versés aux Archives du Gouvernement Général" ; il a
permis la conservation et le classement de nombreux documents. Les missions d'inspection de l'archiviste ont permis de recenser les archives disséminées sur tout le territoire algérien et de provoquer, le cas échéant, leur versement au Gouvernement Général. C'est ainsi notamment
que M. Esquer a pu faire entrer les archives des bureaux arabes des divisions et des subdivisions, précieuses pour l'histoire du premier demi-siècle
de l'Algérie française.
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http://www.alger-roi.net/Alger/documents_algeriens/culturel/pages/31_archives_algerie.htm